Message du Président

Cher(es) Mathématiciens(nes) Africains,

Je vous adresse mes cordiales salutations en espérant que vous et vos familles respectives vous portez bien partout où vous vous trouvez sur notre belle mère-patrie l’Afrique. J’aurais aimé pouvoir vous convoyer ce message en une langue africaine telle le Swahili, mais je suis obligé de faire usage d’une langue coloniale, ce qui du coup me rend plus vulnérable aux écarts grammaticaux parce que je suis un Eton d’Elig-Mfomo.

Cher(es) Mathématiciens(nes) Africains, il fut un temps où notre mère-patrie était le temple de mathématiques, attirant mathématiciens de tous les autres coins du monde comme Hypatie, Diophante, Pandrosion, Pappus, Euclide, Thales de Milet, Pythagore, et beaucoup d’autres.

  • “ L'Afrique abrite la première utilisation connue de la mesure et du calcul au monde, confirmant que le continent est le berceau des mathématiques de base et avancées … L'instrument mathématique le plus ancien est l'os de Lebombo, une fibule de babouin utilisée comme appareil de mesure et ainsi nommée pour son emplacement de découverte dans les montagnes de Lebombo au Swaziland ... La plus ancienne preuve au monde de mathématiques avancées était également une fibule de babouin découverte dans l'actuelle République démocratique du Congo et datant d'au moins 20 000 avant JC … la plus ancienne preuve connue de l'ancien jeu de table de comptage, Gebet'a ou "Mancala" comme on l'appelle plus populairement, provienne de Yeha (700 av. J.-C.) en Éthiopie, il était probablement utilisé en Afrique centrale de nombreuses années auparavant …Il est impossible de quantifier à quel point la traite des esclaves a impacté la réputation des mathématiques africaines, mais nous retrouvons lentement une meilleure perspective”.

Vous trouverez un peu plus ici  https://www.addisherald.com/mathematics-in-africa-has-been-written-out-of-history-books-its-time-we-reminded-the-world-of-its-rich-past/

Les fractales sont des formes fragmentaires répétitives à différentes échelles.  Elles sont parfaites pour simuler les la nature : un arbre c’est la branche d’une branche d’une branche, les montagnes, c’est des sommets sur des sommets, les nuages c’est comme des bouffées épaisses sur des bouffées épaisses ainsi de suite. Les fractales ne sont pas que pour les informaticiens : les africains utilisent les fractales depuis des générations très anciennes pour le textile, les sculptures, l’architecture, leurs coiffures. Vous pouvez en savoir un peu plus ici http://www.math.buffalo.edu/mad/special/eglash.african.fractals.html

Que s’est-il passé pour que nos enfants quittent maintenant l’Afrique pour étudier les mathématiques ailleurs ? Le but de ce message n’est pas de débattre, mais de vous inviter à la Conférence Africaine de Mathématiques et Applications qui aura lieu du 21 au 24 Novembre 2023 à Kigali au Rwanda, organisée par la commission de recherche et d’innovation de l’Union Mathématique Africaine, (https://acma2023.sciencesconf.org/). Beaucoup demanderont pourquoi cette conférence particulière serait telle une solution au problème, une réponse directe se trouve dans le Premier Livre des ROIS. “ 1 ROIS 18 :44, Et il arriva qu'à la septième fois, il dit : Voici un petit nuage, comme la main d'un homme, qui s'élève de la mer. Et il dit : Lève-toi, dis à Achab : Attelle, et descends, afin que la pluie ne t'arrête pas’’.

Sur ce, je voudrais nous exhorter à faire le voyage pour Kigali dans l’espoir qu’une pluie de révolution tombera à travers l’Afrique à partir de ce petit nuage. Nous ne devons pas attendre une main bienfaitrice des cieux, d’Europe, d’Amérique ou d’Asie, parce que nous devons compter sur nous-mêmes pour résoudre les problèmes africains à partir des formules africaines, des formules mathématiques africaines.  C’est d’une importance critique que nous nous souvenons de la tour de Babel ("https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_Babel").  Allons-y en novembre avec des objectifs précis:

1) Partager les avancées les plus récentes dans plusieurs domaines des mathématiques et applications.  

2) Échanger sur les objectifs clés tels que :

  • Améliorer la découverte, la promotion, la dissémination et l’application des savoirs dans les Sciences mathématiques.
  •  Organiser des réunions symposiums séminaires ateliers et écoles, sur la recherche mathématique et les approches créatives.
  • Promouvoir la mobilité et l’essor de jeunes mathématiciens et mathématiciennes de qualité exceptionnelle en Afrique.
  •  Promouvoir la recherche fondamentale et interdisciplinaire sur les projets de développement.
  • Promouvoir la recherche complémentaire sur les projets de développement en fonction des potentialités régionales.
  • Promouvoir l’innovation dans les systèmes d’éducation. (e.g. Comment améliorer l’éducation en s’appuyant des nouvelles technologies de l’information et de la communication)
  •  Promouvoir la création, la collaboration, les rencontres des réseaux scientifiques ou associations y compris entre mathématicien(ne)-chercheur et professionnels d’industries.
  • Coopérer avec la diaspora africaine de mathématiciens(nes) et toutes les organisations à travers le monde avec aux objectifs convergents.
  •  Développer des plans stratégiques pour parvenir aux innovations. Develop strategic plans for achieving new innovations.
  • Promouvoir des politiques de protection et sauvegarde du savoir mathématique.

 

3) Se poser des questions importantes y compris :

  • Pourquoi un mathématicien(ne) africain(ne) n’a jamais remporté la médaille Fields, le prix Abel ou tout autre prix mathématique majeure des pays les plus développés ?
  • Pourquoi n’y a t’il aucun prix mathématique baptise au nom d’un noir ?
  • Est-ce que les africains ne peuvent pas créer leurs maisons d’Édition pour eux et le reste du monde ?
  • Pourquoi les chercheurs africains ont besoin du visa pour aller enseigner dans un autre pays africain ?

Je suis conscient des difficultés financières auxquelles nous sommes confrontés en tant que mathématiciens(nes) africains(nes). Nous solliciterons des assistances financières des nations africaines en commençant par l’Afrique du Sud, puis progressivement le Kenya, le Rwanda, l’Egypte, le Maroc, et la Tunisie.

Levons-nous tous comme un seul homme pour restaurer à notre continent mère sa gloire d’autrefois.

Au plaisir de vous rencontrer à Kigali.

Prof. Dr Abdon Atangana
Mathématicien très cités
Membre de l'Académie mondiale des sciences
Président de l'Union mathématique africaine, Commission de  la recherche et  de l'innovation
Université de l'État libre, Bloemfontein.

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